Semi-marathon de Sélestat : et l'espoir renait !

Publié le par memo-tri

Dimanche 9 octobre 2011

 

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6h30, le réveil sonne ! Pas beaucoup d’heures de sommeil au compteur mais celles-ci fut suffisantes pour ne pas être trop dans le cirage ce matin. Premier réflexe : regarder par la fenêtre s’il pleut. Ouf, le sol est sec, c’est déjà une bonne chose de prise. Un mini petit-dej et un café plus tard, il est temps de préparer les affaires. Oui, je sais, normalement, c’est la veille que l’ont fait ça mais bon, dans le stress j’arrive à bien gérer et, je n’avais rien oublié :-)

 

 

7h00


Dans la voiture, direction Sélestat. Le check du bonhomme avant le départ n’était pas mauvais, je profite de la route pour me détendre et me concentrer un minimum sur la course qui va arriver. Faut dire que depuis le semi de Rosheim, je n’ai pas fait un seul mètre de CàP en extérieur. Tout juste un cours de RPM, une séance tapis sur 6km et une sortie vélo de 45km : that’s all folks ! Je sais que les jambes seront bonnes mais c’est le souffle qui va être difficile à gérer. Deux jours après Rosheim, j’ai attrapé un rhume et depuis, je garde quelques « séquelles » de ce joli cadeau du ciel. Arrivé sur place, j’attrape mes sacs, et zou, direction la salle pour le dossard. Comme je suis à la bourre, j’y vais en courant, cela me fera déjà une partie de l’échauffement ! Oui, oui, je sais mais que voulez-vous, je suis comme ça cette année, tout est fait un peu à l’arrache, au dernier moment, pas de stress.

 

Je m’habille rapidement, cuissard court, chaussettes CEP, tee-shirt + débardeur, c’est parti mon kiki. Je dépose le reste des affaires à la consigne et je mets le nez à la fenêtre. Brrrrrrrrrrrr, … ça caille ce matin ! Heureusement, le soleil sort et il nous réchauffera. J’ôte les gants avant le départ, cela devrait aller sans eux.

 

Comme cette année, la nouveauté sur les courses de Sélestat c’est le semi et contrairement au 10km ou les sas sont bondés, celui du semi est libre et peu de temps avant le départ, c’est en deuxième ligne que je me retrouve : tutti va bene :-) 

 

 

8h30


Le départ est donné ! Vitesse atteinte : 18km/h, un peu trop haute pour un départ de semi, mais c’est grisant alors, je profite un peu avant de lever le pied. La première partie du semi se passe en ville, ce sera un dès point noir pour moi. Deux boucles avant de nous lâcher en « extérieur », ça fait beaucoup je trouve. Bon, si j’avais reconnu le parcours, au moins sur le net, ça m’aurait moins déplu. Je vous l’avais déjà dit, une reco change énormément la donne quand il s’agit de prendre le départ d’une course. Comme j’ai été élevé comme ça, c’est toujours « faites ce que je dis, pas ce que je fais ». Alors, pour vos prochaines courses, pensez à faire la reco :-o

 

Bon, je calme mes ardeurs et je commence à stabiliser ma vitesse. L’objectif de ce semi est de faire mieux qu’à Rosheim il y a 15 jours (1h30’41’’). Pour ce faire, j’ai décidé de faire ma course à 15km/h de moyenne (4’00’’ au kilo) alors, je lève le pied, commence à régler mon souffle et ma foulée. Le premier kilo est fait en 3’44’’, hum, un peu rapide mais logique. On tourne, on tourne dans les rues de Sélestat et cela commence à m’agacer. Vite, sortons de là !!!

 

Au kilomètre 4 (3'48''), je me fais rattraper par un groupe de 3 dont les deux premières féminines. Je suis étonné car mon départ n’étant pas si mauvais, me voir reprendre aussi tôt me laisse penser que je n’ai pas les jambes. A force de courir, je sais que j’arrive à garder derrière moi la première féminine quand les jambes sont bonnes (et à l’inverse, elles passent les unes derrières les autres me laissant là, sur le bas côté). Mais non, pour avoir fait un bout de chemin avec elles, leur niveau est tout simplement élevé. Donc, ce groupe passe et je décide d’embrayer avec eux. Je me glisse à l’arrière et malgré la vitesse qui est au-dessus de celle que j’escomptais tenir, je maintiens le rythme. Après être sortis de la ville, je passe devant pour ne pas rester en retrait, c’est comme en vélo, je participe et je ne suce pas la roue (traduction : rester bien sagement dans le sillage et ne pas forcer pour avancer). Les kilomètres défilent sur de longues portions droites et plates et au 7°, sous nos regards ébahis, nous voyons passer Foulouh et un concurrent à toute vitesse. Je me dis qu’ils ont du faire une boucle prévu dans le circuit. Ben non, ils ont tout simplement été mal aiguillés en début de parcours (Foulouh abandonnera et son compagnon finira 3° du semi, incroyable) et ils tentaient de revenir dans la course.

 

A la fin du 9° (3'48''), je décide de lever le pied. J’ai déjà assez tapé dans mes réserves et je pense avoir accompli ma part du travail. Je souhaite bonne course et surtout, de ne rien lâcher. Je me laisse décrocher, doucement, sûrement, inévitablement. Ma vitesse baisse automatiquement, de 15,5 je descends à 14,5, il faut que je récupère un peu, le chemin vers l’arrivée est encore long.

 

Au passage au 10°, ma Polar affiche un beau 38’41’’, 30’’ de plus que mon meilleur temps réalisé sur 10km à ce jour. Franchement, je suis scotché !!! Je commence à stabiliser ma nouvelle vitesse et s'ouvre devant moi une longue ligne droite, un beau macadam, que du bon !!! Je me repose un peu sur les kilomètres suivants.

 

Au km 13, à la faveur d’un virage à gauche, j’ai pu jauger ma position. Le premier poursuivant est loin derrière mais également, le précédant loin devant, je suis en chasse-patate et ça c’est moins cool. Tant pis, de toute façon, faut bien avancer, non ? Là, le terrain est mauvais pour moi. On aborde des chemins et cailloux, troux, epis de maïs, faut que je fasse attention aux chevilles. Mes temps au kilo vont grimper et c'est là que je connais mon début de coup de mou. Je l'attendais celui-là, ça fait partie de la course. Mon moral prend un coup. L'accroche au niveau du sol est vraiment pas bonne, les secondes se rajoutent inexorablement.Les temps au kilo vont grimper de 4'06'' à 4'18 au 15°.


Dans cette partie qui ne me convient pas du tout, je me fais rattraper par la troisième féminine « Françoise » (je l’apprendrais sur la fin du semi quand elle se fera encourager par ses aficionados !).Mais c'est sans compter sur le regain d'énergie (que j'attendais aussi) :-) Au 16 kilomètre, mon temps redescend à nouveau à 4'12.

 

A partir du 17eme les jambes enfin revenues, je peux reprendre ma marche en avant. Je lâche Françoise (lol) et je fixe mon regard au sol. Pas plus de 20m de visibilité. Je reste concentré, c'est maintenant que je vais rattraper le retard de la partie en terre. Chaque kilomèetre qui passe me donne plus de courage. Je me raccroche aux branches, mes pieds tapent le sol comme un métronome qui balance son tic-tac, tic-tac,... Je reste sur 4'06 du kilomètre, de toute façon, peu importe, je ne regarde même plus ma montre. Seul compte le bruit de mes pas, mon souffle régulier.

 

Le 20° est fait en 4'06. Fernand KOLBECK avec son fidèle megaphone nous crache le chrono, un passage sous les 1h26 est encore jouable. Je rassemble tout ce qui me reste d'énergie, c'est à dire, ... pas grand chose ! Mon estomac n'accepte pas ce dernier effort et il me le fait savoir. M'en fou, j'irai au bout. J'encourage cette sacrée Françoise qui est revenue (V2F, ça dépotte encore !!!). Virage droite après le rond point, des coureurs partout, pas cool quand on arrive pas très lucide. Je gueule à un gars de garder sa ligne, une chute si près du but serait vraiment malvenue. Dernier virage à gauche, je négocie serré, ça passe. Je fixe cette satanée banderole d'arrivée, mon estomac se retourne un peu plus. Le 21° kilo, c'est 4'00'' tout rond.

 

 

La délivrance

 

Je passe la ligne et tout le stress redescend d’un seul coup, je ne peux contenir mes larmes liées à toute cette décharge d’adrénaline. Je mets au moins 1’, à récupérer, agrippé au grillage je souffle enfin, c’est fini. Je suis super content de ma gestion de course. J’ai su (grâce à ma bonne étoile) gérer mon semi, ne pas m’inquiéter et remonter la pente quand mon esprit commençait à me jouer des tours. Mine de rien, un semi c’est quand même une sacrée expérience humaine. Face à soi, on doit faire avec les doutes qui vous assaillent, vous disent d’arrêter pour ne plus souffrir. Mais si vous persistez un peu, vous vous rendez compte que vous êtes capable, sans cesse de repousser vos limites.

 

Le chrono : 1h26'24'' et une 47° place sur 497 arrivants (à deux minutes de mon meilleur temps réalisé à Strasbourg en 2010).

 

Au final, j’ai trouvé ce semi vraiment génial par le parcours proposé, ces belles et longues lignes droites, un terrain de jeu excellent pour faire un bon chrono. Vous pouvez oublier Strasbourg, pensez Sélestat !!!

 

Tous les résultats sont disponibles sur le site Le Sportif (ICI).

 

Prochaine course ce sera à Vendenheim sur le 10km. Pas de doublé 5/10, cette fois-ci, je vais essayer de me tester réellement sur cette distance car la dernière fois, ce n’était pas très joli-joli !

 

En préparation mais sans aucune conviction pour le moment, le nouveau semi d’Ottrott. Le hic c’est que je sors d’une équipe de nuit alors, ça mérite entière réfléxion… parce que ce n’est pas un terrain fait pour moi et il y a quand même + de 650m de D+ de prévu au programme.

 

A bientôt,

Emmanuel

 

Publié dans Compte-rendu de course

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